mardi 26 mars 2013

Goa : que sont devenus les enfants des hippies ?

Plage de Small Vagator. Là où les premiers hippies sont arrivés
et où jouent maintenant leurs enfants. 
Ils sont nés près d'une plage et ont passé leur enfance dans un monde merveilleux, plein de couleurs et de bonnes humeurs, de danses et d'expériences. Libres de faire ce qu'ils voulaient, dès le plus jeune âge. 
On ne choisit pas ses parents - et le destin a voulu que ces enfants voient le jour dans des familles hippies. Bébés, ils seront rarement réprimandés, davantage emmenés dans les soirées et partagés par la communauté. Adolescents, peu d'entre eux essuieront de refus quand ils voudront partir découvrir l'inconnu et le danger et souffriront si peu de la colère de leurs "vieux" au moment où ces expériences n'auront pas tourné comme ils le pensaient. 
Cette jeunesse d'apparence idyllique fut celle d'une partie de ces enfants des hippies de Goa. Certains de ces parents, malgré leurs convictions libertaires, imposeront toutefois une certaine discipline à leur progéniture. Cependant, même ces quelques remontrances pourraient avoir l'air inoffensives en comparaison de celles entendues dans n'importe quelle famille de cet Occident qu'ont quitté ces "babas cool". 

Les hippies partis fonder une nouvelle société à Goa, dans les années 70, ont donc créé de nouvelles règles d'éducation et ainsi transmis, souvent malgré eux, cet héritage libertaire à leur descendance. Mais le manque de discipline n'est pas forcément le meilleur cadeau à faire à des jeunes, car ceux-ci devront ensuite lutter pour apprendre ces règles dans le monde extérieur. C'est ce que relatent ces jeunes adultes, aujourd'hui âgés entre 20 et 30 ans. Certains vont éviter au maximum le contact avec ce monde extérieur difficile et astreignant, alors que d'autres iront jusqu'à chercher cette discipline qui leur a fait défaut et deviendront gardes de sécurité ou militaires. 

Voici un reportage audio et écrit sur l'étonnant parcours de ces enfants des hippies de Goa.

Brigitte Axel, Française hippie arrivée dans les années 70 à Goa,
avec sa fille Anami, née sur place.
Brigitte, qui vend aujourd'hui des habits sur le marché d'Anjuna,
a écrit trois ouvrages sur ce monde hippie,  publiés en France. 

vendredi 1 mars 2013

Manifestations contre les viols : un vent de révolution souffle sur l'Inde



Elle fut appelée la "conscience", le "trésor" et surtout "Nirbhaya" : "celle qui n'a pas peur". Tous ces traits héroïques ont été offerts à cette jeune fille de 23 ans, violée le 16 décembre dernier dans un bus de New Delhi, et qui s'est battue, jusqu'au bout, pour survivre. 
Plus simplement, elle fut consacrée, le jour de son décès, comme "la fille de l'Inde", tant elle a symbolisé le combat de ces Indiennes qui se battent aujourd'hui pour vivre comme individus éclairées et responsables, autonomes et intelligentes. Le crime d'un jour a réveillé les consciences de toute une jeunesse, pour longtemps, pour toujours peut-être. 
C'est une révolution sociale que connaît l'Inde aujourd'hui, une version de mai 68 à l'échelle d'un sous-continent entier, et qui prend sa source dans un bouleversement démographique : la moitié de la population du pays a moins de 25 ans et l'élan que ces jeunes urbains ont initié pourra difficilement être arrêté par les élites vieillies et obsolètes. 
Ce mouvement mettra cependant du temps à prendre forme, car ce pays d'1,2 milliard d'habitants est écartelé entre une population rurale encore majoritaire et très conservatrice et celle urbaine, éclairée et influente qui vit au rythme moderne des nouvelles technologies et de l'ouverture sur le monde. 

C'est l'émergence de cette révolution que j'ai voulu suivre par ce documentaire, qui naît dans un voyage de bus éprouvant d'une jeune étudiante de New Delhi et fleurit dans des propos optimistes de celles qui se battent pour l'émancipation des femmes indiennes depuis trente ans. 

Suivez-moi dans cette version audio, ou, plus courte, celle écrite